lundi 10 octobre 2016

Morlaix : Boules plombées. En mémoire de Pierre Goyat

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Boules plombées. En mémoire de Pierre Goyat

Flora Goyat-Sinoquet et son père, Bernard, ont apprécié le soutien des joueurs de boules plombées de la région lors du décès de Pierre Goyat, qui était un pratiquant assidu.
Flora Goyat-Sinoquet et son père, Bernard, ont apprécié le soutien des joueurs de boules plombées de la région lors du décès de Pierre Goyat, qui était un pratiquant assidu.

Il avait seulement 38 ans. Le jeudi 29 septembre dernier, le Morlaisien Pierre Goyat est décédé accidentellement, emporté par une déferlante alors qu'il pêchait à la ligne aux abords de Douarnenez. La disparition de ce bouliste assidu a créé une onde de choc chez les amateurs de boules plombées de la région morlaisienne. Hier matin, lors du concours organisé à la salle de Ty Dour, l'émotion était très vive au moment du jet du bouchon.
Des visages teintés de tristesse et quelques larmes au bord des yeux : le concours de boules plombées organisé hier à Ty Dour s'est déroulé dans une atmosphère inhabituelle, empreinte d'émotion. Durant toute la journée, l'ombre de Pierre Goyat a plané au-dessus des trois allées en moquette installées au beau milieu de la salle omnisports située à l'arrière du collège Mendès-France. De la minute de silence avant d'entamer les premières parties, jusqu'à la remise des coupes en fin d'après-midi.
« Il connaissait parfaitement le coin »
Depuis plusieurs années, le trentenaire morlaisien était un fervent amateur de ces boules bretonnes. « C'était un équipier très agréable, exigeant avec lui-même et tolérant avec ses partenaires », souligne Janine Corvellec qui, depuis un an et demi, était devenue son équipière attitrée lors des concours en doublettes. « Quand on a appris son décès, on a pris un coup de massue terrible derrière la tête », sanglote la Plouganiste. Un choc aggravé par les circonstances tragiques de sa disparition. Jeudi 29 septembre. Comme il le fait de temps à autre, Pierre Goyat prend la direction du Sud-Finistère pour une partie de pêche avec Paul, un oncle de sa femme, et Michel, un cousin de ce dernier. En cette après-midi automnale, c'est à la pointe du Leydé, non loin de Tréboul, sur la commune de Poullan-sur-Mer, que les trois hommes décident de s'arrêter. Leurs cannes à la main, les pêcheurs descendent le sentier escarpé qui longe la côte. Il y a du vent et du ressac. Mais, profitant d'une accalmie, ils finissent par arriver au niveau de la mer et commencent à tourner leurs moulinets dans l'espoir de remonter de la vieille. « Le grand-père de Pierre habitait Douarnenez. Quand il était jeune, il passait toutes ses vacances là-bas. Il connaissait parfaitement le coin et c'était un grand pêcheur à la ligne depuis son enfance », raconte sa femme, Flora, 29 ans.

« S'il n'était pas retombé sur les rochers... »
Vers 16 h 45, alors que Paul est remonté pour faire des photos, une vague d'une force incroyable vient soudainement s'écraser sur les deux pêcheurs. Par chance, Michel s'en sort grâce à la protection d'un rocher qui dépasse. Pierre, lui, est soulevé par cette déferlante et projeté contre la roche. KO, il est ensuite emporté par le courant. Une quinzaine de minutes plus tard, son corps est repêché par les trois occupants d'un canot qui se trouvait à proximité. Parmi eux, deux infirmières. « Elles ont vu tout de suite qu'il était trop tard. Il n'y avait rien à faire pour le ranimer », souffle sa veuve, en précisant que son mari était bon nageur. « S'il n'était pas retombé sur les rochers, il aurait pu s'en sortir. Mais là... ». « À chaque fois qu'il partait pêcher, j'avais une crainte », avoue la jeune femme, bouleversée par la disparition subite de son mari, papa d'un garçon de 17 ans né d'une première union, et d'un petit de quatre ans avec elle. « On ne le dira jamais assez : il ne faut pas jouer avec la mer. Elle est si imprévisible », soupire celle qui a apprécié les nombreux messages de réconfort. Et notamment ceux des boulistes.

« Ça fait chaud au coeur »
« Ils nous ont tellement soutenus... Cette solidarité, ça fait chaud au coeur », remercie Bernard Sinoquet, président de la Fédération des boules plombées du pays de Morlaix et papa de Flora. Un président qui sait que la disparition de son gendre va laisser un vide. D'autant plus que Pierre Goyat figurait parmi les meilleurs joueurs de boules plombées du coin. Mi-août, lors d'un concours en quadrettes à Saint-Jean-du-Doigt, il avait d'ailleurs conquis le titre honorifique de champion du monde.

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