samedi 8 décembre 2007

samedi 6 octobre 2007

Jean Paul (Paris) : Au bord du « Grand Large »

Au bord du « Grand Large »
D’abord, c’est nulle part. Cherchez donc Primel-Trégastel sur Google Earth ! Et vous verrez qu’il faut sacrément ramer pour apercevoir Manhattan depuis la petite chapelle. C’est nulle part, mais on voit bien que c’est au bout. Au bout ou au bord … D’ailleurs, si çà se trouve, on est sur un polder : non, non, c’est un peu trop escarpé pour une dernière langue de terre ! Encore que, sur cette avenue qui longe la mer, dans ce très bas-lieu, on sent bien que flotte un mystère de Grand Large. Les caravanes, sagement, y campent et les chiens n’aboient pas. Il y a du carrefour dans ce nulle part. Descendant des gardiens de phare, Alain Prigent se soumet avec bienveillance à son destin : du reflet de ses lunettes, il surveille le trafic du Rond Point, au cas où… 
« Attends », ai-je dit alors à mon épouse Marie-Claire, « moi, j’ai jamais vu Patricia et Thierry [Giguel] aussi sérieux et concentrés ! ». Ah, quand le jeu devient enjeu, la passion étreint et fige les regards !... 

- « Je pointe ou je tire ? Ah non, on pointe pas ? Et on tire pas non plus ? Ah bon ? Ah ? On écoute d’abord ? » (oh, c’est pas trop mon truc d’écouter d’abord, hein; et d’abord, quand j’étais jeune, entre 13 et 15 ans, dans ma cité-dortoir de banlieue parisienne, j’ai même donné des cours de boules, moi !). 
Alors, d’abord, Armor, Trégor,… Bon, d’accord… 
- « Bienvenue à nos amis de l’été ! Bienvenue à nos amis des villes ! » (çà y est, il a dû me reconnaître, « le Louis Clech », ce grand baroudeur local des boules plombées, il a tout de suite compris à qui il avait affaire ; moi le dur de la boule ; ok, il fait semblant de m’ignorer,…). 
Et je me mets à penser tout haut. D’abord, « plombé », çà vous fait penser à quoi, vous ? Vous pensez au « Plomb du Cantal » ? Non, non, çà me fait penser surtout à la chasse. Du plomb, c’est pour une palombe ! Alors, une boule plombée, c’est peut-être alors pour dégommer une grosse caille, peut-être…. ?! Ou bien alors çà évoque « mince, j’attends depuis une plombe pour jouer, c’est vachement lent, leur truc… ! ». Ou bien encore l’expression : « je suis resté plombé ». Scotché, on dirait aujourd’hui, les jeunes surtout ! Ceci dit, « boule plombée », çà fait tout simplement… lourd. C’est sûrement un sport de brutes, non ?… « Boules scotchées », pourquoi pas ? Je vais leur proposer. 
D’abord, je m’aperçois qu’il n’y a pas besoin d’avoir de grosses paluches (une grosse au maximum, çà suffit). Les boules sont grosses, mais c’est pas çà l’important. L’important, c’est qu’elles se foutent pas mal de la « physique intuitive » (bref, qu’elles ne vont pas droit, mais en biais !). A quoi j’ai vu çà ? Au fait que les femmes s’y débrouillent pas si mal…, sans doute l’intuition féminine, non ? Bon, je m’en fous, moi, je suis cartésien. Je maîtrise la nature des choses. Et si je lance trop fort, pas de souci, je sais frapper violemment le sol avec mon pied pour la sommer de ralentir, et hop !… Je ne vais quand même pas me laisser impressionner par un bout de bois, ah mais ! 
- « Oh ! Jean-Paul, tu es là ? » 
- « Oui, oui, j’écoute, naturellement, j’écoute ! »… 
Louis Clech a pris les choses en main. Il a du charisme, c’est sûr. Mais il n’empêche que ceux dont le récent exploit en finale du tournoi départemental est raconté dans le Daily Telegraph de Brest, c’est eux, oui, là !, Patricia et Thierry, modestes et attentifs! Ceci dit, moi, j’aurais pas autant de patience que lui. Il est vraiment sympa. Il redit la même chose à tous ceux qui, pleins de bonne volonté, ont déjà tout entendu deux fois, mais comme ils ont peur quand même de mal faire…. Moi, je préfèrerais avoir « mes boules ». Parce que, sinon, je ne suis pas sûr d’être au top ! Oui, quand on reviendra, bien sûr… Bon, je sens que çà va être à moi. Elles sont vraiment grosses ces boules, ou bien c’est moi qui fatigue ? Ah oui, j’aurais pu les poser depuis tout ce temps. Ah oui, ben merci, mais c’est trop tard maintenant, il faut y aller. Oui, une seule boule dans une seule main çà suffit, pas besoin d’avoir les deux ? Merci, j’ai compris ! Quel aplomb ! Oui, ici, là ! Non, là, ici ! Bon mais, moi, je veux examiner le terrain d’abord. Pas de précipitation. L’ennui, je vous le dis à vous tout bas, c’est qu’il n’y a rien à examiner, pas un caillou, pas une dénivellation, pas une flaque, nickel cette piste, bref, pas la moindre raison possible… pour trouver une raison de mal jouer. Voilà, c’est parti…. 
- Bien, bien, mais c’est pas mal, çà…, dit « le Louis » d’une voix claironnante. Ah, mais elle va passer, aïe, elle est vraiment passée ! Bon, c’est pas grave, ah oui, elle roule beaucoup, non, non, c’est pas grave, la barrière, là-bas, va l’arrêter… Mais c’était bien droit, enfin, bien incurvé, bien en ovale… Si elle n’avait pas été trop forte, elle aurait été bien… Et puis, on fait rouler la boule, hein ?, non, on ne la fait pas tomber, et encore moins rebondir, d’accord ?… Allez, une autre… 
« Bon… », me dis-je alors en moi-même, un peu vexé, « la deuxième, c’est simple : la même, mais en moins fort ! ». C’est parti… 
- Ah oui, c’est bien, c’est bien, mais elle va être courte, ah oui, vraiment trop c.., très courte ! Ah, mais elle pourrait gêner quand même les autres boules à venir… Ah non, même pas, non, même pas… C’est dommage, la même, mais en plus fort, ç’aurait été bien, mais en beaucoup plus fort… 
Bon, alors, là, je suis en pétard. Il faut que je rentre en séminaire pour évaluer sérieusement ma contre-performance. Même la dame (qui n’est pas d’ici !) a fait mieux que moi. J’ai les… boules… ! Et qu’est-ce qu’il va penser l’adjoint au Maire qui nous a rejoint : « Que les boules plombées, c’est trop difficile pour les Parisiens ? ». Ah non, non, je ne veux pas qu’il pense, à cause de moi, que ce jeu n’a que peu de chances de franchir les frontières bretonnes ! D’ailleurs, il suffirait de trouver les bons mots qui sachent faire écho à la « technique » même de ce jeu, qui sachent donc en faire une techno-logie pour que ce jeu trouve à s’arracher au Trégor et à conquérir l’universel… (oui, c’est comme çà que parlent mes collègues ethnologues et sociologues au CNRS !)… On était divisés en deux groupes assez importants de joueurs, et, bien sûr, en deux équipes par groupe. Mon équipe a perdu la première partie. Alors, remercié pour la partie suivante, j’attends sagement l’heure de l’apéro et de la photo, laquelle vient vite. Face à la mer, dans cette allée soignée, le sol est aussi bas qu’ailleurs. Mais, ici, les compères ne commèrent pas. Les cœurs sont vaillants ou ridés, d’ici ou d’ailleurs, réservés mais tendres, tous. Et tous semblent dire : « Vivons heureux, vivons plombés ! ».
Jean-Paul (Paris)

vendredi 21 septembre 2007

Alain et Marie-Jo Picot (St Sauflieu)

Depuis de nombreuses années , nous venons Marie-Jo et moi, à Plougasnou , pour les vacances d’été. Nous avons d’ailleurs prévu d’y venir plus longtemps puisque nous sommes maintenant en retraire. Régulièrement, je venais m’asseoir sur un banc pour regarder les joueurs de boules sur les allées du Diben ou de Primel. Bonjour, au revoir sans oser déranger les joueurs pour demander des explications sur ce jeu(sport ?) qui se joue avec de drôles de grosses boules qui ne roulent pas droit. Ca ressemble à la pétanque mais les boules sont plus grosses, ne sont pas en métal, ; on ne les lance surtout pas, on se met où on veut pour jouer et pourtant elles vont toutes ou presque vers le cochonnet (j’ai appris depuis que ce n’est pas un cochonnet mais un bihan !). Petit à petit, au fil des étés, je reconnaissais les joueurs et eux aussi semblaient me reconnaître. On commence alors à parler un peu plus, je commence à comprendre le jeu, qui me semble assez facile. Finalement, en 2006, je me renseigne et Patricia me donne l’adresse du fournisseur de Morlaix. Pas de chance il est en vacances. Juillet 2007, à peine arrivé direction Morlaix et achat des boules. Il ne me restait qu’à faire mes premières armes à Primel, en osant descendre dans une allée, après avoir demandé l’autorisation ! C’était parti pour des vacances pleines de rencontres avec des gens du pays qui sont des plus attachants, qui passé la période de rodage t’appellent par ton prénom, te tutoient . Finalement, en jouant je m’aperçois que c’est beaucoup plus fin comme jeu que ce que je pensais ; cela demande beaucoup d’attention, de concentration, de doigté pour faire figure honorable parmi tous les grands joueurs expérimentés qui jamais ne font une remarque méchante quand je rate lamentablement ; au contraire certains me donnent des conseils que j’essaie de suivre au mieux. Bref, me voilà accroché pour de bon et impatient de retourner en vacances en juin prochain. Louis, le Président du Club de Plougasnou, a pris une initiative excellente cette année, en initiant des séances de découverte pour les vacanciers de juillet et août. Encadrés par des joueurs confirmés, avec des boules prêtées, on a pu découvrir les bases du jeu, comprendre pourquoi les boules ne roulent pas droit, mesurer les difficultés de bien se placer, de ne pas être trop fort ou l’inverse. Ces séances m’ont permis de faire venir pas mal de monde du camping où je réside pendant les vacances. Grands moments d’initiation mais également de grande convivialité. J’espère que cela sera renouvelé l’an prochain, car on a pu s’apercevoir que même les jeunes peuvent s’intéresser à la boule plombée du Pays de Morlaix , et que ce jeu traditionnel n’est pas ringard du tout. Il faut à tout prix ne pas laisser mourir les sports régionaux et tant qu’il y aura des bénévoles comme Louis Clech et ses amis il n’y a pas d’inquiétude à avoir. Une petite suggestion pour finir : faire plus de pub dans les lieux publics, je n’ai découvert que cette année qu’il y avait des allées couvertes à Plougasnou ! Vivement 2008 pour revoir tous les copains ! 
Alain et Marie-Jo Picot (St Sauflieu)

mercredi 8 août 2007

Plougasnou : 3ème séance d'initiation

Les vidéos de la troisième séance d'initiation aux boules plombées du pays de Morlaix sur les allées de Primel Trégastel par l'Amicale Plouganiste des Boules Plombées.