La boule plombée du Pays de Morlaix veut croire en son avenir
Le but du jeu est de s’approcher le plus possible du « bihan ». Pas un mince exploit quand on sait que les boules plombées décrivent une courbe une fois lancées. (Le Télégramme/Gwendal Hameury)
Si la pratique de la boule plombée du Pays de Morlaix était une religion, « Ti Boulou Breizh », à Plougasnou, serait une cathédrale. Ce samedi 10 juin, c’est jour de concours dans ce bâtiment de 2019 qui abrite quatre allées en terre battue de 18 m de long sur quatre de large, recouvertes d’une légère couche de sable, délimitées par quatre bandes en bois. Chacune a son code couleur, ses spécificités. Plus ou moins rapide. Plus ou moins droite. Il y a la noire, la verte, la rouge et la bleue, baptisée « l’allée atoire »… Ils ont de l’humour ces apôtres de la boule plombée. Mais attention, ils peuvent aussi être chatouilleux. Prière de ne pas confondre leur sport avec la pétanque, au risque de se faire envoyer aux pelotes.
Pour pouvoir lancer convenablement sa boule plombée, il faut être stable, jambes écartées, coude posé sur le genou.
L’ellipse préférée à la ligne droite
Inscrit au patrimoine culturel immatériel de France, le jeu de boules plombées du Pays de Morlaix se pratique essentiellement dans le Nord-Finistère. La fédération compte environ 300 membres, répartis au sein de neuf amicales : Carantec, Guiclan, Morlaix, Plougasnou, l’Amicale bouliste de Kerlanguis (Plougasnou), Saint-Jean-du-Doigt, Saint-Martin-des-Champs, Taulé et… Guérande. Mais il existe d’autres associations non-adhérentes.
Ce samedi 10 juin, ils sont 36 à en découdre dans le Trégor. Les douze triplettes ont été constituées à la mêlée. La moyenne d’âge est assez élevée.
Comme à la pétanque, il est parfois nécessaire de sortir le mètre pour départager les joueurs.
Ti Boulou Breizh, à Plougasnou, dispose de quatre allées rectangulaires de 18 m de long sur 4 m de large.
Plus beaucoup d’allées
« Au départ, on joue à l’instinct. Et quand on se prend au jeu, on jongle avec un nombre incroyable de paramètres : le placement, la trajectoire, la force, le terrain… Plus on joue, plus on se pose de questions », glisse Jean-Paul Caubet, président de l’amicale morlaisienne, un verre de limonade à la main.
« Longtemps, ce sport a eu mauvaise réputation. Il était joué dans les bars, qui avaient tous leur allée. Seuls les hommes pouvaient pratiquer. Et ils revenaient très très fatigués », rigole Patricia Giguel, présidente de l’Amicale plouganiste. À l’époque, les parties se jouaient en neuf points pour permettre au tenancier de servir à boire plus souvent.
Patricia Giguel est la présidente de l’amicale plouganiste de la boule plombée du Pays de Morlaix.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous n'êtes pas connecté avec un compte Google, merci de signer votre commentaire.